TPE-PME : une baisse de 8,4% du chiffre d’affaires en 2020
Selon le baromètre de l'Ordre des Experts Comptables, les TPE et PME de France ont enregistré en 2020 une baisse de chiffre d'affaires de l'ordre de 8,4%. Avec des disparités géographiques et sectorielles importantes évidemment.

-8,4%. C’est, en moyenne, la baisse de chiffre d’affaires enregistrée par les PME et TPE françaises en 2020 par rapport à 2019, selon l’étude publiée mercredi 10 mars 2021 par l’Ordre des Experts-Comptables. Celui-ci s’est appuyé sur un échantillon national de 500 000 entreprises réalisant entre 20 000 et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une chute que Lionel Canesi, le tout nouveau patron des experts comptables de France, qualifie  » de significative mais pas stratosphérique « .

En tout cas, pas suffisante, selon lui, pour justifier la vague de catastrophisme prévalant au printemps dernier et annonçant une vague massive de dépôts de bilan.  » Ce niveau relatif de baisse d’activité montre une véritable résilience des TPE et PME françaises « , se réjouit-il.

Dans le détail, le premier trimestre a été accompagné d’une baisse de 5,6%, le second de 20% par rapport au même trimestre l’année précédente, le troisième de 1% et le quatrième de 5,6%. Côté EBE (excédent brut d’exploitation), l’Ordre des Experts Comptables note que les entreprises ayant clôturé leur exercice fin mars 2020 (avec seulement 2 semaines d’impact Covid donc) ont enregistré une baisse de 2,4%. En revanche, pour celles ayant clôturé au 30 juin et au 30 septembre, la même valeur s’affiche respectivement à -11,19% et -10,2%.

Les TPE et PME corses, les plus affectées par la crise en 2020

Comme toute moyenne, ce chiffre de baisse de chiffre d’affaires de 8,4% en 2020 cache évidemment des disparités. Géographiques d’abord. Les TPE et PME réunionnaises affichent ainsi une baisse de  » seulement  » 4,7% quand la Corse a plongé à -14,1%.

Entre les deux, l’Ile-de-France par exemple a dû naviguer à -13,1%, Auvergne Rhône-Alpes à -7,6%, Paca à -8,4%, la Bretagne à -5,6%, la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie à -7,1%, l’Occitanie à -7%, le Grand Est à -8,7%.

Le KO de l’hôtellerie et de la restauration traditionnelle

Les disparités sont également sectorielles. Et sur ce point, les variations repérées par le baromètre montrent une ampleur bien plus large que celles observées pour les disparités territoriales.

Sans surprise, ce sont les TPE et les PME de l’hôtellerie qui ont dû encaisser le choc le plus rude avec une chute drastique de 44,4% (-75% au deuxième trimestre et -60% en fin d’année).

Avec -38,7%, la restauration traditionnelle a également frôlé le KO. La baisse a été importante dès le premier trimestre (-22,5%), puis l’activité s’est écroulée au second trimestre (-68,5%). La levée partielle des mesures de confinement au troisième trimestre a permis au secteur de relever (un peu) la tête au troisième trimestre ( » seulement  » -6%) mais la fin d’année s’est avérée finalement aussi difficile que le deuxième trimestre. La restauration rapide a également été lourdement impactée mais dans une moindre mesure que la restauration traditionnelle (-21%). Autres secteurs très affectés : le prêt-à-porter (-20,8%), la coiffure (-20,1%), l’industrie (-7,7%) ou encore la construction (-4,7%).

 » Apporter l’étincelle pour rallumer le feu « 

Lionel Canesi, le président de l’Ordre est néanmoins fermement décidé à l’optimisme. Il s’en dit convaincu :  » La situation économique d’aujourd’hui laisse entrevoir un redémarrage rapide. Nous, experts-comptables, sommes des acteurs de la vie réelle des entreprises, contrairement aux chroniqueurs ou experts qui interviennent avec noirceur sur les plateaux télés. Nous voyons comment nos clients se démènent pour s’en sortir « . Et de glisser : «  Il suffit d’une étincelle pour rallumer le feu de l’économie « .

Cette étincelle, l’Ordre des experts-comptables y voit trois conditions : un plan de relance massif et déployé rapidement, une campagne de vaccination accélérée et un choc de consommation.

Suite à une enquête menée auprès de ses 21 000 adhérents en début d’année, l’Ordre des Experts-Comptables dresse aux pouvoirs publics une check-list de 50 propositions concrètes pour aider les entreprises à se remettre dans le bon sens de la marche. Parmi celles-ci, en vrac : la possibilité pour les grands-parents de donner sans condition jusqu’à 50 000 euros à leurs petits-enfants afin que ceux-ci réinjectent cet argent dans l’économie, la possibilité de désépargner l’épargne salariale sans condition cette année, la prorogation du fonds de solidarité jusqu’à fin 2021, l’isolement dans les comptes de la dette  » Covid « , la mise en place d’un suramortissement de 100% sur les investissements digitaux innovants etc.

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