Sites de mise en relation : ne payez plus pour rien
Face au ras-le-bol de nombreux artisans las de payer pour travailler, de nouveaux modèles de sites de mise en relation sont en train d'émerger. La Capeb teste actuellement une plateforme aux critères plus sélectifs et une start-up propose aux professionnels de la mise en relation 100 % gratuite.

Mettre en relation les particuliers et les artisans grâce à Internet ? Un business très lucratif… pour les sites eux-mêmes. La preuve, il en existe déjà des dizaines et les « historiques « , du type ­Devispresto. com, 123devis. com ou Quotatis.fr, voient surgir sans cesse de nouveaux concurrents. Les particuliers ont pris le pli, d’autant qu’y récolter cinq devis différents ne leur coûte rien. Les artisans en revanche n’y trouvent pas toujours leur compte car, pour eux, la mise en relation a un coût. Ce qu’ils supportent d’autant moins facilement que le taux de transformation est souvent très décevant.

Sur la dizaine d’artisans que nous avons interrogés, deux seulement se sont déclarés satisfaits de leur plateforme (en l’occurrence Quotatis et Bricool). Tous les autres ont décidé d’arrêter les frais et portent sur ces sites un jugement sévère.  » J’ai voulu voir comment ça marchait et je me suis inscrit sur 123devis, témoigne Patrice Briquet, plombier chauffagiste à Grésy-sur-Aix, en Savoie. J’y suis resté environ six mois et ma conclusion, c’est tout simplement que ça ne marche pas… Sur une vingtaine de contacts, je n’ai décroché aucun contrat. Il y a beaucoup de particuliers qui ne veulent même pas qu’on se déplace chez eux et demandent un devis par téléphone ! Au final, j’ai perdu de l’argent. À 22 euros le contact, je vous laisse faire le calcul… Et je ne connais pas un seul collègue pour qui ça a marché.  »

Réduire le nombre de devis

Attention, tirer profit des plateformes sérieuses n’est pas impossible. À condition d’être extrêmement réactif, de rappeler les « contacts » fournis dans les 24 heures et d’adopter une démarche commerciale. Car les particuliers sont dans une démarche d’appel d’offres. Reste que les artisans, dans leur grande majorité, se plaignent de recevoir beaucoup trop de contacts peu « qualifiés » et aussi de devoir payer pour travailler. Deux points noirs parfaitement identifiés par de nouveaux opérateurs, qui ont décidé de proposer des modèles différents.

Le premier est celui de la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), qui teste actuellement sa propre plateforme Bati-Devis, dans plusieurs régions françaises.  » Faire l’impasse complètement sur la mise en relation par Internet, ça me paraît dommage car les gens s’y sont habitués , explique David Morales, président de l’UNA métiers et techniques du plâtre et de l’isolation et responsable de la plateforme Capeb. Mais c’est vrai qu’il y avait beaucoup de choses à revoir.

Avec Bati-Devis, ce sont des artisans qui pilotent la plateforme et nous sommes très attentifs à la qualification des contacts. Nous nous assurons qu’il s’agit d’un vrai projet de chantier et la moitié des « leads » finissent à la poubelle. Ensuite, nous ne choisissons que deux artisans, dont nous connaissons parfaitement les besoins. Donner un même contact à cinq artisans, c’est les obliger à partir à la chasse au trésor…  » Lancé en début d’année, le site Bati-Devis devrait être étendu à l’ensemble du territoire si les retours des artisans déjà inscrits sont positifs. Et leur principal critère sera bien sûr le taux réel de transformation car le « lead » reste payant, à 33 euros l’unité.

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