Atelier Pouenat, quand le grand luxe fait du détail des exigences
Il gravite dans un monde où à peine une demi-douzaine de ferronniers se partage le marché : celui de la ferronnerie de très grand luxe. Des tables, lampes ou vases, que l'Atelier Pouenat crée de zéro, toujours sur mesure et jusqu'aux moindres détails, pour une clientèle haut de gamme.

Il y a des cas où atteindre l’excellence est une affaire de famille. Chez les Pouenat, on est ferronnier d’art depuis pas moins de quatre générations : « mon arrière-grand-père, mon grand-père et mon père étaient ferronniers. D’abord à Moulins, dans l’Allier, où j’ai moi-même commencé », confirme François Pouenat, qui n’a pas quitté le centre de la France puisque c’est désormais à Varennes-Vauzelles, dans la Nièvre, que se trouve son entreprise.

Comment, en repartant de zéro sur cette nouvelle implantation en 2007, a-t-il pu amener sa société à un niveau tel qu’elle a fini par décrocher le prestigieux label d’État « Entreprise du Patrimoine Vivant » ? « Nous sommes bien structurés !, explique François Pouenat. J’ai des agents commerciaux à Paris, Londres et New York, une direction artistique, une personne chargée des relations presse… »

C’est ainsi que ses créations se retrouvent en photo dans les grandes revues de design et d’architecture d’intérieur, qu’il expose dans des galeries parisiennes, ou qu’il s’entretient avec Brigitte Macron venue admirer ses vases dans le XIIIe arrondissement de Paris, dans la galerie des Gobelins du Mobilier National, il y a quelques semaines.

Aluminium anodisé et laiton brûlé

Ses matières : le cuivre, le laiton brossé, l’acier, l’aluminium anodisé, le métal laqué… Sa clientèle ? Des propriétaires de yachts, qui veulent un mobilier spécifique pour leur bateau et ne pas risquer de voir ailleurs la même table ou la même rampe d’escalier. Ou bien le Riviera de Saint-Jean-Cap-Ferrat pour une série de tables, une de ses toutes premières commandes. Même l’habillage en bronze des ascenseurs et le mobilier des salles de bains lors de la restauration du cinq-étoiles Plaza-Athénée en 2013, depuis laquelle sa réputation est bien établie.

En 2016, François Pouenat est également choisi par Alain Ducasse pour le mobilier du restaurant que le grand chef ouvre dans le château de Versailles. Tout cela permet de constituer un réseau, et l’activité de l’atelier va naturellement crescendo. « Ce qui est agréable, c’est qu’au bout d’un moment l’artisan n’a plus à justifier son savoir-faire : ses réalisations parlent pour lui ».

Les matières, elles aussi, sont très spécifiques : pour un hôtel new-yorkais, l’entreprise inventa une table en laiton brûlé, un effet de métal que vous ne trouverez pas dans Google… Et lorsque François Pouenat crée une étagère de style contemporain, c’est une oeuvre d’art, pas un simple objet de rangement !

La reconnaissance de l’État aide aussi très nettement à la vie de l’entreprise : depuis que la société est estampillée Entreprise du Patrimoine Vivant, elle peut disposer d’un crédit d’impôt sur la création des pièces aussi bien que sur le recrutement des apprentis. « Or c’est ça le vrai défi : former et recruter. Nous proposons des formations d’excellence : notre plus gros problème est d’attirer des jeunes, et de trouver des ouvriers au niveau, des hommes de métier quel que soit leur âge… et qui en plus veulent bien venir dans une commune de dix mille habitants, à dix kilomètres de Nevers ! »

REPÈRES

Raison sociale : Atelier François Pouenat

Activité : ferronnerie d’art

Ville : Varennes-Vauzelles (Nièvre)

Année de création : 2007

Dirigeant : François Pouenat, 50 ans

Effectif : 15 personnes

CA 2018 : 1,4 M€

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