Isolation: biosourcé, géosourcé ou chanvre ?
Des matériaux qui répondent aux critères du développement durable, c'est le pari du biosourcé, du géosourcé et du chanvre. Ces filières encouragent le développement de l'écoconstruction en apportant également un confort intérieur, souvent difficile à définir.

Pourquoi choisir le biosourcé ?

Les isolants biosourcés sont principalement issus du lin, du chanvre, du bois, de la laine de mouton, du liège, de coton ou de papier recyclée présentent généralement sous la forme de panneaux, de rouleaux, et parfois en vrac (notamment la ouate de cellulose, à projeter ou souffler) ou en botte (pour la paille). Et ces composés biosourcés atteignent des performances quasiment équivalentes à ceux de matériaux plus standards.

Leur conductivité thermique (?) oscille entre 0,03 et 0,05aleurs proches de celles des matériaux plus classiques. Certes, les isolants synthétiques font mieux. Mais, pour obtenir une résistance thermique (R) de 8 m².K/W, l’épaisseur nécessaire pour un isolant biosourcé n’est en moyenne que de 15 cm supplémentaires par rapport au matériel le plus efficace, le polyuréthane (?= 0,022).

De plus, les isolants biosourcés ont souvent des performances écologiques supérieures. Celles-ci peuvent être estimées en fonction de l’énergie grise du matériau, c’est-à-dire la somme de l’énergie dépensée tout au long de son cycle de vie, de sa fabrication à son recyclage en passant par le transport et l’entretien. Or, selon le programme energievie.info, mis en place par la Région Alsace et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’énergie grise des matériaux biosourcés, exprimée en kWh/kg, est dix fois inférieure à celle des matériaux d’origine synthétique.

Toutefois, les isolants dits biosourcés le sont rarement à 100 %. Ils contiennent souvent des adjuvants, qui servent de liants, protègent contre les champignons ou encore confèrent des propriétés ignifuges. Les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) de la base de données INIES, accessibles par le site inies.fr, peuvent permettre de s’assurer des performances écologiques et sanitaires d’un produit de construction. Attention, cette base de données n’est pas exhaustive, car gérée de façon participative.

Géosourcé

Ils ne sont pas issus de la biomasse, et leur matière première n’est pas renouvelable, mais les matériaux géosourcés méritent tout de même d’être cités pour leurs performances environnementales. Sont ainsi appelés les matériaux d’origine minérale ayant besoin de peu de transformations avant leur utilisation. Ce sont notamment la pierre naturelle et la terre crue.

Leur cycle de vie, de l’extraction à la destruction, consomme moins d’énergie et dégage moins de CO2 que, par exemple, les ciments ou bétons usuels – à condition de ne pas alourdir le bilan carbone par de longs transports. Or, le défaut principal des matériaux géosourcés est la difficulté d’approvisionnement, leurs producteurs étant généralement des petites ou très petites entreprises.

Contacts utiles pour développer une activité fondée sur ces matériaux:

– l’association AsTerre (association fédérant les acteurs et actrices de la construction en terre crue; asterre.org).

– la FFPPS (Fédération française des professionnels de la pierre sèche; professionnels-pierreseche.com).

Le chanvre: pour quoi faire ?

Le chanvre est, après le bois d’oeuvre, le matériau biosourcé le plus utilisé dans le BTP. Rien d’étonnant, la France en étant le premier fournisseur européen, avec une filière bien organisée qui garantit une production stable en quantité et qualité. Surtout, le chanvre peut être utilisé dans différentes formes:

– La fibre ou laine de chanvre, commercialisée en rouleaux de laine souple, panneaux rigides, ou en vrac. Elle est souvent associée à la fibre de lin et peut être utilisée comme isolant dans les planchers, parois ou toitures. Son coefficient de conductivité thermique (?) est de l’ordre de 0,040 W/m.K et ses capacités d’isolation acoustique sont similaires à celles des laines minérales. Elle est par contre plus coûteuse, avec des prix allant de 15 € à 20 €/m².

– Le béton de chanvre, composé de chènevotte (issue de la partie interne de la tige), de chaux et d’eau. Non-porteur, il vient forcément en complément d’une ossature, pour des sols, des murs ou des toits. Parfois encore appliqué à la main, des machines de projection en simplifient désormais l’usage, et le développement d’éléments préfabriqués le met également à disposition des personnes peu habituées à son maniement. Le béton de chanvre compte parmi ses atouts une masse volumique faible (250 kg/m3 en toiture, 400 à 500 kg/m3 pour des toits ou murs), sa capacité à réguler l’humidité, et son élasticité. Ses performances thermiques et acoustiques sont comparables à celles d’autres bétons, mais, contrairement à eux, son bilan carbone est négatif.

– L’enduit chaux-chanvre est confectionné avec les mêmes ingrédients que le béton, mais dans des quantités différentes. Une augmentation de la proportion de liant augmente en effet les performances mécaniques tout en diminuant les performances isolantes du mélange. Cet enduit est particulièrement approprié pour une application intérieure, notamment dans le bâti ancien. Il en améliore le confort thermique en évitant l’effet  » paroi froide « , grâce à sa faible effusivité (capacité à échanger de l’énergie thermique avec le milieu environnant).

Commentaires

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *