Contain Life, quand le container devient un lieu d’habitation

frederic-villiers 1 avril 2022 Dernière mise à jour le 1 avril 2022

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Le droit mène à tout
Jean-Baptiste Jarretou a installé son entreprise à Trèbes, en proche banlieue de Carcassonne. Pourtant, c'est aux antipodes que lui est venue l'idée de son activité : "J'étais en voyage de fin d'études en Nouvelle-Zélande, explique-t-il. Et c'est là que j'ai vu des habitations constituées d'anciens containers maritimes recyclés, assez courantes là-bas".

Ses études de droit ne lui seront cependant pas inutiles : "connaître la loi, et le fonctionnement des règlements, c'est un atout !" Rentré à Trèbes, il fonde alors Contain Life. Restait à convaincre les clients que l'on peut vivre - et vivre bien - dans un logement à base de ces containers qu'on a davantage l'habitude de voir empilés dans des ports, sur des bateaux, ou à la remorque d'un camion...
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Un esprit « recyclage »
Il existe un paradoxe avec les containers : chaque année, des milliers sont mis au rebut alors qu'ils pourraient encore servir ! "Les usines de containers, en Chine ou à Taïwan, en produisent à jet continu, même quand le commerce mondial ne le justifie pas, raconte Jean-Baptiste. Alors les entreprises de transport maritime ont tendance à se débarrasser."

Un phénomène qui se développe encore depuis la crise et le ralentissement des échanges mondiaux. "Or, les containers sont rarement recyclés : les ferrailleurs n'en veulent pas, car l'acier ne se vend pas assez cher pour que ce soit intéressant". D'où l'idée géniale de trouver un débouché à ces matériaux via la construction et l'habitat.
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Tous les usages, toutes les surfaces
"Au début, je pensais construire surtout des petites surfaces, éventuellement pour apporter un revenu locatif à des propriétaires de maisons dotées d'un grand jardin", expose Jean-Baptiste Jarretou. "Mais finalement, ce n'est pas du tout ce que les clients m'ont demandé !"

La demande moyenne est plutôt "une construction d'une centaine de mètres carrés, soit trois ou quatre containers accolés". C'est une commande publique qui a permis à l'entreprise de se lancer : "la Caisse d'Allocations Familiales et l'Union des Associations Familiales de l'Aude avaient besoin de bureaux. Ils ont été enchantés du résultat, la presse locale en a beaucoup parlé, et depuis nous n'arrêtons plus !"

En seulement deux ans, Contain Life a vendu trente-quatre containers, soit un millier de mètres carrés de logements(1) et bureaux prêts à habiter...
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Des prix imbattables
L'entreprise a noué des partenariats avec d'autres artisans pour le terrassement, les permis de construire, les portes et fenêtres (fabriquées en France), ou bien sûr la conception des plans par des cabinets d'architectes. Et Jean-Baptiste Jarretou emploie une dizaine de personnes en direct : menuisiers, peintres, plaquistes...

L'isolation extérieure est assurée par une mousse en polyuréthane projetée, sur laquelle est installé un bardage au choix : bois, fibrociment, résine... Une laine de roche compactée vient compléter l'isolation à l'intérieur. Grâce à cette formule, Contain Life propose un prix au mètre carré de 1 500 euros clés en mains, ou 1 000 euros en clos-couvert hors d'eau hors d'air. Il existe aussi une formule moyenne "prêt à décorer" à 1 350 euros du mètre carré, où le client doit terminer les peintures et la pose de la cuisine ou de la salle de bains.

Un habitat à base de matériel recyclé, pratique, modulable et à un prix défiant toute concurrence, c'est ce que propose la société innovante d'un jeune chef d'entreprise de l'Aude.