Matériaux biosourcés : une source de profits
« Le roseau, c’est notre isolant principal, et notre combat » La société Batilibre s’est spécialisée dans l’isolation à base de panneaux de roseaux. Depuis trois ans, cette technique représente 99 % de ses chantiers, et 70 % de son chiffre d’affaires. Celui-ci augmente de 15 à 20 % par an, grâce au bouche-à-oreille, à des conférences, […]

« Le roseau, c’est notre isolant principal, et notre combat »

La société Batilibre s’est spécialisée dans l’isolation à base de panneaux de roseaux. Depuis trois ans, cette technique représente 99 % de ses chantiers, et 70 % de son chiffre d’affaires. Celui-ci augmente de 15 à 20 % par an, grâce au bouche-à-oreille, à des conférences, et aux performances de la matière première. « Le roseau, c’est quelque chose que la nature nous donne gratuitement, qu’il ne faut ni semer ni irriguer. C’est même plus écologique que la paille. », souligne le gérant Luc Moritz. Son équipe a également vérifié auprès de spécialistes que le fauchage du roseau n’a pas d’impact sur le biotope. Les clients n’y perdent pas non plus. « L’idée, dès le départ, était de rester dans les prix du marché, à performance et quantités égales« , confirme Luc Moritz. Et, en broyant les chutes de panneaux pour réaliser du béton végétal, Batilibre peut travailler en 0 déchet. Deux problèmes se posent toutefois à la société. Qui ont leurs solutions. Contre la difficulté de recruter du personnel formé à la mise en oeuvre de ce type de matériaux, Batilibre a le projet de monter un centre de formation en Alsace, qui pourrait démarrer dès 2020 si la région accorde le financement. « Ce serait une formation diplômante niveau 5, sur un an.« , précise Luc Moritz. Et pour pallier le manque de fournisseurs, qui oblige Batilibre à s’approvisionner en Hongrie, l’entreprise est en pourparlers avec un sagneur camarguais afin de relancer une filière française de panneaux de roseau.

RAISON SOCIALE: Batilibre

ACTIVITÉ: Construction et rénovation écologique

SIÈGE SOCIAL: Haguenau (Bas-Rhin)

DATE DE CRÉATION: Octobre 2010

GÉRANT: Luc Moritz, 59 ans

EFFECTIF: 5 personnes

CA 2018: 300 k€

« La maison paille est maintenant reconnue pour ses mérites, environnementaux et de qualité de vie »

En résumé, la technique de la maison paille consiste en une ossature bois remplie de bottes de paille. Rien à voir toutefois avec les fragiles édifices de l’histoire des trois petits cochons « Le pouvoir isolant de la paille est facilement dans la fourchette du passif, assure Camille Poulain, conductrice de projet de la Scop Echopaille. Et les maisons à ossature bois sont plus résistantes au feu que celles en béton armé. » Les quatre fondateurs d’Echopaille avaient commencé leur activité en mettant la paille en oeuvre directement sur les chantiers. Mais ce matériau n’aimant pas – du tout – l’humidité, ils se sont ensuite orientés vers le préfabriqué, avec des murs caissons réalisés sur-mesure selon le projet. Autre changement depuis le lancement de la Scopiffre d’affaires a doublé. « Il y a une vraie demande, assure Camille Poulain, notamment sur des marchés publics. Le secteur du tertiaire a explosé depuis trois ans, surtout pour les crèches, écoles, lycées, etc. » Ainsi, bien que la société soit limitée par la taille de sa structure, et conserve l’habitat pour coeur d’activité, elle réalise en moyenne un projet tertiaire par an, qui lui amène 40 % de son CA, et huit projets particuliers. Des particuliers qui ne reculent pas devant le fait que les matériaux biosourcés coûtent un peu plus chers. « Nos clients ont déjà des convictions écologiques. Ils veulent des bâtiments qui ne dégagent pas de composés volatils, et qui consomment le moins de carbone possible à la construction comme à la déconstruction, explique la conductrice de projet. Ils sont prêts à rogner sur la surface, ou des finitions, plutôt que sur l’aspect environnemental.« 

RAISON SOCIALE: Echopaille

ACTIVITÉ: Charpente, ossature bois, isolation écologique

SIÈGE SOCIAL: Questembert (Morbihan)

DATE DE CRÉATION: Février 2010

GÉRANTS: Sébastien Chameroy, 42 ans ; et Gwenole Rescan, 40 ans

EFFECTIF: 11 salariés et 1 apprenti

CA 2019: 1 M€ (prévisionnel)

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