Assurer la sécurité sur les chantiers
Comment conduire un chantier en toute sécurité, tant pour ceux qui y travaillent que pour les riverains ? Ce qu'il faut connaître de la réglementation pour assurer l'identification des risques, l'aménagement de la zone de travail et la protection du personnel.

L’employeur est responsable du choix des méthodes de travail et de leur mise en oeuvre sur le chantier. Au préalable, il doit avoir identifié les risques liés à son activité en élaborant son Document unique (DU). Le document unique est la transposition dans un document écrit de l’évaluation des risques professionnels dans l’entreprise. L’élaboration du DU est une obligation réglementaire qui sert à définir les actions de prévention à mettre en oeuvre en priorité. Il doit être revu chaque année et sert de base à l’élaboration d’un plan d’actions. Il est complété par une évaluation des risques spécifiques à chaque chantier

Quel que soit le mode opératoire retenu sur le chantier, le chef d’entreprise ou l’artisan doit garantir la sécurité et la santé de tous ses salariés, y compris des salariés temporaires (intérimaires, stagiaires, CDD). Il est de la responsabilité du chef d’entreprise de sensibiliser les salariés aux risques présents sur le chantier et de leur fournir les EPI adaptés (chaussures de sécurité, casques avec jugulaire, gants et lunettes de sécurité). Il doit aussi inspecter le matériel (échafaudage, engin…) avant chaque utilisation. A défaut et en cas d’accident du travail, il peut voir sa responsabilité pénale engagée.

Comment organiser et préparer son chantier en amont ?

Pour le chef d’entreprise, l’essentiel est d’anticiper les besoins en matériaux et matériels et les faire livrer directement sur le chantier, au plus près de la zone de travaux. Pour préparer l’installation du chantier, il faut baliser la zone chantier et tenir compte de la proximité des différents réseaux existants, en particulier des réseaux électriques aériens, mais aussi des plaques au sol, trappes en façade et sorties de secours. L’ensemble de ces éléments peut être matérialisé dans un plan des installations établi au préalable.

Sur le chantier, le chef d’entreprise ou l’artisan doit définir les zones de stockage et de tri des déchets et les identifier clairement, pour que chaque salarié les repère. La zone de stockage doit être tenue propre et dégagée en permanence et les déchets triés et évacués au fur et à mesure. Il lui faut ensuite organiser la circulation des engins et des piétons en sécurisant les accès aux postes de travail. Les cheminements doivent notamment être déterminés et protégés, afin de rester praticables quel que soit le temps. Les déplacements sur un sol encombré, inégal ou glissant peuvent entraîner des chutes de plain-pied.

Les compagnons doivent accéder en sécurité à leur poste de travail. Les travaux, circulation ou accès en hauteur peuvent être particulièrement accidentogènes, et nécessitent de ce fait la plus grande vigilance. Si le chantier nécessite d’utiliser un échafaudage, il faut le choisir adapté à la typologie des travaux et aux contraintes du site.

Les personnes qui montent, démontent, utilisent et vérifient des échafaudages roulants doivent avoir suivi une formation adaptée et avoir reçu une attestation de compétence de la part du chef d’entreprise. Ces vérifications sont d’autant plus importantes dans le cas où l’échafaudage est partagé entre plusieurs entreprises. La co-activité, c’est-à-dire la coexistence de plusieurs entreprises au sein d’un même chantier, nécessite une bonne coordination, afin d’éviter au mieux les risques d’accidents.

Les 9 principes de la prévention

Le chef d’entreprise doit mettre en oeuvre une démarche basée sur les 9 principes généraux de prévention (extraits de l’article L. 4121-2 du code du travail).

1) Eviter les risques.

2) Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités.

3) Combattre les risques à la source.

4) Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production.

5) Tenir compte de l’état d’évolution de la technique.

6) Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou ce qui l’est moins.

7) Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail…

8) Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle.

9) Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

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