Des biosourcés à l’innovation Jacques Chevalier, chef de la division Environnement au CSTB L’écoconstruction est également soutenue par le levier de ­l’innovation, exercé par les artisans et les fabricants. Selon un sondage Ifop pour le CSTB publié en 2015, plus des trois quarts des dirigeants de TPE et PME du bâtiment interrogés ont intégré des […]

Des biosourcés à l’innovation

Jacques Chevalier, chef de la division Environnement au CSTB

L’écoconstruction est également soutenue par le levier de ­l’innovation, exercé par les artisans et les fabricants. Selon un sondage Ifop pour le CSTB publié en 2015, plus des trois quarts des dirigeants de TPE et PME du bâtiment interrogés ont intégré des solutions ­innovantes en matière de ­performance énergétique, de qualité de l’air intérieur, de gestion des déchets, de développement d’écomatériaux ainsi que d’énergies renouvelables dans leur entreprise.

Une tendance appuyée par le choix des fabricants de proposer de nouveaux produits plus ­adéquats.  » Toutes les filières s’adaptent , poursuit Jacques Chevalier. Et les industriels ­améliorent de plus en plus l’impact environnemental des systèmes traditionnels. « 

Les artisans disposent également de solutions issues de la biomasse avec les matériaux biosourcés,  » très en vogue « . Bois, terre crue, fibre et laine de bois, paille, lin, chanvre… ils investissent l’ensemble du secteur, de la construction à l’isolation. Des isolants issus du recyclage et conçus avec des fibres textiles existent aussi.

En matière d’énergies douces, malgré leur intérêt, certaines technologies sont encore peu prises en compte.  » Les techniques de récupération et de distribution d’air chaud ou les panneaux solaires hybrides sont des procédés à exploiter dans l’avenir « , précise Axel Richard. Pour Jacques Chevalier, ­l’innovation est porteuse de nouvelles réponses :  » Les entreprises du bâtiment et les industriels travaillent davantage sur l’innovation dans une démarche durable de leurs produits. Tout le travail qui va consister à quantifier les gaz à effets de serre, la gestion de l’eau et des déchets par exemple, va contribuer à proposer de nouvelles solutions. « 

Un secteur porteur ?

Si l’écoconstruction constitue une nouvelle donne dans le ­paysage de la construction, l’impact des politiques de soutien à la filière semble jouer son rôle. Selon la Capeb, le marché de la rénovation énergétique a représenté près de 16 milliards d’euros en 2015 et constitue 15 % de l’activité totale des entreprises artisanales du bâtiment.

Alors que la réglementation thermique évoluera vraisemblablement dès 2020 (voir encadré ci-dessous), le secteur de la construction durable peut encore progresser.  » C’est une nouvelle donne sur l’échiquier du bâtiment qui peut devenir une future révolution. Mais le travail reste important notamment en termes de formation et de montée en compétence « , affirme Jacques Chevalier. Et d’avertir :  » La prochaine réglementation ne sera pas seulement thermique dans la mesure où elle prendra très probablement en compte les gaz à effets de serre. « 

Un constat appuyé par Jean Passini qui indique que  » le critère carbone sera prépondérant, tout comme l’analyse du cycle de vie des bâtiments « . Il met en revanche en garde contre un excès de confiance.  » Les mesures environnementales sont récentes, ce qui demande du temps pour s’adapter. Il y a un besoin de davantage de visibilité pour voir à long terme. « 

Les perspectives s’annoncent néanmoins favorables pour l’écoconstruction avec une prise de conscience globale de l’intérêt d’un bâtiment durable. «  Dans le cadre de la loi de Transition ­énergétique, l’État travaille sur la ­performance environnementale des bâtiments neufs en intégrant de nouveaux critères énergétiques et environnementaux. Le développement du BIM va accompagner l’ensemble de cette réflexion basée sur une approche du cycle de vie et intégrant la globalité de la construction « , insiste l’expert du CSTB.

Une considération qui vise à long terme avec l’objectif de rénovation de 500 000 logements par an dès 2017, le développement du standard «  bâtiment basse consommation  » (BBC) pour tous les bâtiments existants d’ici à 2050 et la promotion des bâtiments à énergie positive (Bepos).

Vers une nouvelle réglementation plus complète en 2020

La RT 2012, actuellement en vigueur, doit bientôt évoluer pour laisser place à la RBR 2020 (Réglementation bâtiment responsable). Applicable à tous les logements neufs dès 2020, cette réglementation intégrera une nouvelle dimension environnementale.

Grâce à l’établissement de la norme Bepos (Bâtiment à Énergie POSitive) – qui permet de qualifier un bâtiment qui produit davantage d’énergie que ce qu’il n’en consomme – la RBR prendra en compte les émissions de GES, la production d’énergie, l’aspect thermique ainsi que le cycle de vie des bâtiments.

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